Pollution numérique : des chiffres pour mieux comprendre

Avec ses solutions dématérialisées, le numérique semble l’une des réponses idéales pour lutter contre le réchauffement climatique et la pollution. Pourtant, il génère un volume non négligeable d’émissions de CO2…  Des méthodes existent pour les limiter. À lui seul, le numérique est responsable de 4 % des émissions mondiales de CO2. Soit 1,5 fois plus que l’ensemble du transport aérien !  Entre la fabrication des appareils, la consommation d’électricité pour leur fonctionnement, le déploiement d’antennes relais… Le petit monde d’Internet a un impact considérable sur le nôtre. Écologique sur bien des points (transport, recours au papier, etc.), il n’est pour autant pas sans conséquence sur l’environnement. Pour y voir plus clair sur la situation, voici quelques chiffres clés à propos de la pollution numérique

 

●      La fabrication d’appareils et l’épuisement des ressources

Pour concevoir les différents appareils numériques dont vous disposez (smartphone, PC, tablette, etc.), les fabricants ont recours à différents métaux rares. Scandium, yttrium, lithium… Très limités, les gisements de ces matériaux se situent essentiellement dans des pays comme la Bolivie, la République Démocratique du Congo ou la Mongolie. Leur extraction génère un impact important sur les sols et la biodiversité, mais produit aussi des conséquences sociales, avec des conditions de travail et sanitaires souvent calamiteuses pour les ouvriers. D’un point de vue environnemental, l’extraction de ces produits engendre un épuisement rapide, puisqu’ils ne sont pas renouvelables. Le chiffre est alarmant : la fabrication d’appareils technologiques représente 76% de l’épuisement des ressources naturelles non renouvelables du monde.

La solution ? Confiez vos appareils usagés à des filières spécialisées qui récupéreront ces métaux pour les réutiliser.

 

●      Les antennes relais (4G/5G) : des émetteurs importants de CO2

Si la fabrication d’appareils numériques génère de la pollution, les dispositifs pour les utiliser provoquent aussi un impact environnemental. En effet, la conception des antennes relais nécessite également des matériaux rares. Or, les réseaux Internet (ADSL, 4G, 5G…) ne peuvent être utilisés sans ces antennes relais…

De plus, l’émission et la réception des signaux constituent une source importante de pollution. Au-delà des ondes aux effets scientifiquement discutés, les antennes relais sont d’importants émetteurs de gaz à effet de serre. En 2020, le Haut conseil pour le climat estimait dans un rapport que l’arrivée de la 5G allait représenter entre 2,7 et 6,7 millions de tonnes de CO2 supplémentaires en 2030.

La solution ? Privilégier une connexion wifi à la 4G : elle est 5 à 25 fois moins énergivore.

 

●      Les dégâts du streaming

Le streaming représente 60% des flux de données sur Internet et se révèle particulièrement énergivore. Plus ils sont lourds, plus les fichiers consultés nécessitent d’énergie pour leur stockage sur les serveurs. Voici quelques chiffres clés pour vous faire une idée des dégâts environnementaux causés par le streaming :

  • 10h de film en HD contiennent plus d’informations que l’intégralité des articles anglophones de Wikipédia ;
  • Le streaming émet 300 millions de tonnes de CO₂ dans le monde chaque année.
  • Regarder 1h de vidéo consomme autant d’électricité qu’un réfrigérateur pendant une année.
  • Les 2,7 milliards de vues de la vidéo Gangnam Style représentent la production annuelle d’une petite centrale nucléaire.
  • Le visionnage de vidéos YouTube équivaut à une émission moyenne de 117 tonnes de C02 par utilisateur.

La solution ? Limitez la lecture automatique des vidéos Internet !

 

●      Les mails : du stockage inutile

306 milliards : c’est le nombre de mails envoyés tous les jours dans le monde. Un mail avec une pièce jointe de 1 Mo émet 19 g de CO2. La raison ? L’énergie consommée par les serveurs pour acheminer les messages jusqu’à leurs destinataires. Ainsi, envoyer 20 mails par jour revient à parcourir 100 km en voiture ! Or, la majorité des mails reçus sont des spams et ne sont pas ouverts. En moyenne, un Français reçoit environ 900 newsletters par an, soit plus de 9 kg d’émissions CO2. C’est pourquoi il est important de ne pas souscrire systématiquement aux newsletters proposées et de ne pas renseigner vos informations sur les différents sites que vous consultez. Vous éviterez ainsi les spams et la surconsommation d’énergie générée par leur stockage sur les serveurs. La solution ? Se désabonner des newsletters inutiles et limiter le nombre de personnes en CC au strict nécessaire !

 

●      Les datas center : des surconsommateurs d’énergie

Les datas centers regroupent d’importants volumes de serveurs, dans lesquels sont stockées toutes les informations d’Internet. Pour fonctionner, ces sites ont besoin de consommer beaucoup d’énergie. En France, les data centers consomment en moyenne 5,15 MWh/m2/an. Un data center de 10 000 m2 consomme donc autant qu’une ville de 50 000 habitants

Or, notre société est fortement positionnée sur la data. La population mondiale n’a jamais fabriqué autant de données numériques : 90 % des données dont nous disposons ont été produites entre 2015 et 2017… Et ce n’est pas près de s’arrêter ! La solution ? Limitez le stockage inutile en triant régulièrement.

 

●      Les déchets électroniques

3 Français sur 4 possèdent un smartphone et en changent régulièrement. Si les métaux rares qu’ils contiennent sont réutilisables, les autres composants le sont aussi. Pourtant, le taux de smartphone recyclé ne dépasse pas 6 % dans le pays. Et à l’échelle mondiale, seuls 5% de ces objets sont recyclés. Bien que la législation française vise l’amélioration du reconditionnement des appareils, ce sont tout de même près de 100 millions de portables inutilisés qui dorment dans les tiroirs. La solution ? Tournez-vous vers les téléphones reconditionnés et ne changez pas systématiquement votre smartphone à cause d’un léger défaut.

 

●      Une méconnaissance de la problématique…

La consommation d’énergie nécessaire à l’utilisation d’Internet et à la fabrication des différents supports numériques engendre de fortes émissions de CO2… Dans le même temps, l’écologie digitale reste une notion dont peu de personnes ont conscience. En France, 73 % de la population l’ignore et seulement 40 % connaît les impacts des outils numériques sur la planète. Grâce à ces quelques chiffres, vous pouvez vous faire une idée plus précise de la pollution du numérique et agir pour la réduire ! Les supports digitaux et Internet sont de formidables outils à utiliser de manière raisonnée. Des gestes simples suffisent, comme bien trier ses mails, désactiver la lecture automatique des vidéos ou recycler ses anciens appareils.

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